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Le Jardin des Tortures

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Ambre ? Elle regarde en l’air pour essayer de voir les nuages bouger. Elle est capable de cesser de respirer pendant un bon moment, uniquement pour mieux entendre les battements de son coeur. C’est une introspection perpétuelle pour chercher un sens à une vie qui ne rime pas à grand-chose. Elle de l’or dans ses mains couvertes de son propre sang. Couture, dessin, tatouage ou peinture. Musique aussi. Son père tenait à la voir devenir une véritable petite prodige. Une femme capable de se débrouiller seule, sans l’aide de qui que ce soit. Le seul problème, c’est qu’il ne lui à pas donné les clefs pour comprendre le monde et la vie. Pas les gens non plus. Elle n’est pas très habile avec les autres, mais bien plus avec les mots pour s’assurer que son image corresponde aux conventions sociales imposées par cette société merdique à laquelle elle ne se sent pas appartenir.

Il y a l’art. Il y a son chat. Et le reste du monde. Il y a les heures passés devant une toile, lorsque ses yeux viennent scruté les courbes qu’elle reproduit avec une perfection digne des plus grands. Et puis il y a ces moments ou elle écoute la pluie tomber en se demandant combien de temps pourrait mettre son chat à sécher si elle le mettait dans le micro onde. Ambre est… Lunaire. Sur sa planète. Dans son monde. Paumée dans un univers dont elle ne comprend pas grand-chose. Elle n’a plus eu l’occasion de rire depuis la mort de son père. Pour quoi faire ? Il à emporté avec lui toute la joie du monde. Il ne reste que peine et attente interminable. Heureusement, il reste l’art. Et le flot incessant d’informations inutiles qu’elle est capable de réciter sur un coup de tête pour tenter de faire la conversation. Parfaite petite poupée de porcelaine qui laisse tomber le masque une fois la porte de sa chambre passée. Masque de fond de teint et de crayons, de liner et de poudre destinée à la rendre aussi parfaite qu’elle est censée être. Les jupes cintrées et les talons aiguilles laissent place aux pulls trop grands et à l’anxiété. La terreur de la solitude. Et l’inexorable présence de la peine éternelle. Ou peut être pas. Il ne lui faut pas grand-chose pour perdre le fil de ses pensées. Et donc oublier sa peine. 

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