
Le Jardin des Tortures
Ghost est discret par son attitude, moins par son physique. Svelte et grand, il se distingue par sa peau d’albâtre et son cou de cygne, par ses longs cheveux blancs et ses yeux si clairs. Il se distingue par son élégance générale et par la douceur dont il fait preuve. Mais il sait aussi très bien d’où il vient. Les années de formatage sont toujours bien là, même s' il essaye de se convaincre de l’inverse. Qu’il le veuille ou non, sa famille est quelque part, prête à lui faire perdre toute crédibilité et humanité aux yeux du monde. Alors il fait comme si ça n’avait jamais existé. Comme si il n’était pas ce gamin qu’il voit sur les photos, à brandir un bouquin religieux, dans ce petit costume bleu marine, entouré de gens tirés à quatre épingles, tous aussi blanc que lui et tous plus stupide les uns que les autres. L’argent laissé par ses parents est de l’argent dont il ne veux pas, mais que Samuel est parvenu à faire fleurir et évoluer. Alors il en profite sans réellement se poser de question, en essayant de trouver une place. Une place pour un fantôme parmi les vivants? Une belle ironie.
Si les idéologies politiques et religieuses de ses tarés de négationnistes de parents l’ont suivi? Oui, mais uniquement dans ses cauchemars. Il n’est plus lié à eux que par la honte et par ce nom de famille.
Quand au reste? Il partage sa vie entre son meilleur ami, son parrain et un ami d’enfance que tout oppose. Il jongle entre les nuits d’alcool et de drogue, les jours passés à tenter d’apprendre un métier auprès d’un homme avec lequel il couche depuis ses dix sept ans, et avec la vision de ce qu’il aurait pu être si ses parents n’avaient pas passé l’arme à gauche. Ghost est un bon sportif, un bon musicien. Mais c’est la création qu’il à choisi. Sa passion pour les costumes d’époques et pour les textiles ont fait de lui un artiste en herbe et un grand créateur en devenir. Quel plaisir de voir les corps mettre en valeur ce que ses mains habiles parviennent à créer. Quelle jouissance que de voir les corps somptueux des femmes mettre en valeur ce qu’il prétend pouvoir être assez beau pour les vêtir. Les hommes ne sont pas en reste. Et dans tout ça, le temps passe. Mais les souvenirs restent.


