N’est-ce pas cela, qui parvenait à les rassembler avec exactitude ?
A une époque, ce fut sans doute ce gang, duquel Caïus ne sait que vanter les mérites. Fierté viriliste et machiste dont il parvient peu à se défaire de par l’abominable caricature de vie qu’il mène. Pourtant, il n’en a pas moins beaucoup d’humour. C’est ce qu’il faut de toute façon, pour parvenir à mener une vie telle que la sienne. Tout prendre à la légère et laisser le monde évoluer sans avoir une once d’intérêt pour un système pourrit jusqu’à la moelle.
Le même système qui aura tant fait souffrir celle-ci. Mona est-elle seulement une femme ? Les femmes doivent porter la vie. Elles doivent être polies, ne pas donner leur avis et ne pas risquer de blesser l’égocentrisme masculin si bien entretenu par notre monde contemporain. De ce fait, elle ne peut pas être considérée comme une femme… Elle serait plutôt une sorcière, ces incarnations modernes de l’émancipation féminine, féministe et presque anarchiste. Comme si son avis avait réellement un impact…
Chose que ce dernier conçoit largement. Le N°9. Le projet N°9. Huit projets échoués pour finalement en arriver à ça ? A quoi rime la réussite s’il en est l’incarnation. Cette enfant qu’il aime tant n’est pas la sienne. Ce boulot qu’il prétend adorer n’est en fait qu’un défouloir pour ses idées noires. Et sa vie ? Qu’une mascarade construite sur des mensonges qu’il a tenté de s’imaginer être la vérité, refusant inlassablement de laisser parler la voix de cet autre être bien distinct. Au risque de se voir, une nouvelle fois, privé de tout, jusqu’à la possibilité même de vivre…
Ah ! Mais il ne faut pas s’en faire, car la colère de celui-là ne risque pas de laisser passer ! Billy c’est un « vrai mec » ! Il fait du sport, parce qu’il faut avoir un beau corps. Il s’entretient, pour plaire. Et si on lui dit un mot qui ne lui plaît pas ? Il sera sans doute le premier à jouer des phalanges sur le crâne de son adversaire. Mais pour quoi ? De toute façon, même son corps est à peine visible. Brûlé par les flammes comme consumé par son propre égoïste et sa propre haine, sa propre folie… Pyromane et grand brûlé, n’est-ce pas le comble de l’ironie ?
Et pour finir, un gamin tellement honteux de ce qu'il est réellement que tout le maquillage du monde ne serait pas suffisant pour couvrir son manque de courage. Arrogant et profiteur diront certains. Simplement paumé diront d'autres, paumé au point de préférer être prit pour une fille plutôt que d'assumer son penchant prononcé pour les robes et les talons hauts. Et puis ces surnoms... Mille et une métaphores pour ne surtout pas être lui, pour ne surtout pas dévoiler la vérité à qui que ce soit.
